Rayonnement (soleil), suspension textile, Thozée, Château de Félicien Rops, 2018. Photographie Fabienne Petitjean.
Owl (Holes), dentelle aux fuseaux, fils de coton, 2009.
Fenêtres II, Interventions textiles en trois points d'une friche urbaine, Liège, site de Bavière, 2012. Photographie Fabienne Petitjean.
L'allée, installation murale, tuiles en céramique émaillée, H. 20 cm, Flémalle, La Châtaigneraie, 2015. Photographie Fabienne Petitjean.
Lone Cloud, intervention in situ, dessin à la craie sur paroi de pierre bleue, bureau d'architecte à Liège, 2014. Photographie Fabienne Petitjean.
Glissement, tirage numérique sur textile extrait d'un ensemble de quatre pièces, 2016. Ensemble sélectionné et exposé au Prix de la gravure - Centre de la gravure et de l'image imprimée de La Louvière.
La Primavera, suspensions textiles, Thozée, Château de Félicien Rops, 2018. Photographie Fabienne Petitjean.
Radical Lunae (In Between), installation murale, tuiles en céramique émaillée, Veurne, Emergent, 2019. Photographie Fabienne Petitjean.
Temps suspendu II, ensemble de six suspensions textiles, Liège, La Boverie, 2019. Photographie Fabienne Petitjean.
La petite Anya, suspensions en tissage jacquard, Liège, Les Drapiers, 2020. Photographie Fabienne Petitjean.
Soulèvements, fragment d'une installation céramique, 2024. Projet en lien avec le travail de recherche en arts intitulé Avant/Devant, mené à bien par Sandrine Dryvers et Elodie Ledure, 2023-2025.
Arrêt sur image issu du microfilm animé Anouma, clip vidéo officiel de la chanson du même nom, écrite par Lemon Félixe, production Caméra etc., 2021.
Montage photographique extrait d'une série intitulée Corps à corps, basée sur deux photographies préexistantes, 2016 (copyright Three Lions, Getty Images et Moodboard, 123rtf).
Point de vue / à perte de vue, feuilles d'or sur vitrage, château de Thozée, H. 35 cm, 2018. Réalisation Maud Dallemagne. Photographie Fabienne Petitjean.
Oeuvre de voiture II, carte de visite originale déposée sur les pare-brises du parking du LAM de Villeneuve d'Ascq en décembre 2022. Projet collectif signé Les rayons (alias Maud Dallemagne, Kathleen Lor et Alexia Creusen).
LEXIQUE
``` semer à tout vent, primavera, [ ] fenêtres, ( ) antres, } accolades,
;;; herbiers (pétales, tatouages, camions), 00 temps suspendu,
.: ponctuations/respirations (dont soupirs et l'allée), >> déplacements,
>< brises-vues, <) perspectives, <> résonance, * Les rayons.
REGARD SUR MA PRATIQUE
(p.1)
Beaucoup de mes travaux procèdent de la logique du montage et mettent en oeuvre le textile et l'argile. Le détournement d'objets, le dessin, l'impression et le collage sont présents également. Tous ces éléments entrent en relation via la pratique de l'installation.
Généralement silencieuses et d'apparence abstraite, mes réalisations questionnent les conditions nécessaires pour accueillir le souffle du vivant et se relier au monde humain et non humain. J'aspire à créer des lieux propices à la respiration et à la résonance.
(p.2)
Composer avec le textile induit une tension constante entre forme et informe et autorise un dialogue entre le plan et l'espace. Naviguer de l'un à l'autre, c'est expérimenter la dimension insaisissable et infra-mince de l'entre-deux.
Tantôt surface colorée, tantôt volume, le tissu vibre par le biais de toutes ses composantes – texture, fluidité, teintes, degré d'opacité, motifs, formes, vides, accrocs... Mouvant, il se réinvente sans cesse. Capable de se froisser, de se plier et de se déployer, il s'anime sous l'effet d'un simple courant d'air. Il peut aussi se tendre, s'étaler au sol ou se poser sur une table. Il peut également couvrir une personne et accompagner sa silhouette et son pas.
La vitalité d'une proposition textile tient sans doute à sa résistance à toute tentative de définition formelle arrêtée. Le medium textile exprime bien l'oscillation humaine entre besoin de stabilité et de changement. Apparentées à de la peinture, mais aussi à des nappes, des rideaux, des bannières, des drapeaux et des drapés, les compositions textiles qui s'invitent sous mes doigts contiennent souvent des signes élémentaires ou des formes simples, contrariées par le fluidité du support.
(p.3)
Tout comme le tissage et le travail à l'aiguille, la céramique naît de modes opératoires universels et ancestraux. La main qui rencontre la matière intériorise peu à peu des gestes de transformation qui invitent au déplacement et à la mobilité de la pensée.
Substance vivante et malléable, l'argile se caractérise par une plasticité et une sensibilité tactile intenses. Elle permet un contact simultané avec tous les éléments – eau, terre, air et feu. Sa cristallisation par cuisson à haute température questionne l'alchimie des possibles de la matière.
J'aime travailler l'argile par plaques pour concevoir des tuiles de formes simples et planes qui sont autant de modules susceptibles de conduire à une complexité formelle résultant de l'addition d'éléments mis en dialogue. Les propositions modulaires se déploient de façon murale et varient suivant le lieu d'accrochage. Elles jouent de l'alternance entre plein et vide et permettent à l'oeil de se promener entre des échelles spatiales diversifiées.
Depuis peu, les plaques d'argile se soulèvent et se risquent à entrer dans la troisième dimension, ce qui laisse entrevoir des échanges renouvelés avec ce médium.
(p.4)
Comme évoqué au début de cette présentation, les éléments produits en atelier prennent vie par la mise en espace. La pratique de l'installation me conduit à une redéfinition permanente au départ d'ingrédients composites. Avec elle se rejoue à l'envi le temps de l'apparition et de la disparition, mais aussi l'enjeu fécondant de la mise en lien en un lieu et un temps donnés.
Cette danse incessante entre le début et la fin, l'avènement et la décomposition, j'aime aussi l'appréhender par le dessin. Dessin à la craie, au crayon, au pinceau, dessin au trait ou en lavis, dessin intuitif, souvent direct, qui cherche à traduire par le geste la puissance de l'énergie qui nous traverse. Lorsque, d'aventure, l'image surgit – visages, silhouettes, paysages – les conditions de la vision sont rarement optimales. A l'heure où les médias n'ont de cesse de mettre nos yeux en mode d'alerte, il faut que l'image s'échappe pour être intériorisée pleinement.
(p.5)
Leitmotiv de toute ma démarche, la notion de mise en lien s'affirme aussi par le travail collaboratif. Au fil des années, j'ai eu la chance de concevoir des projets avec des artistes aux profils variés. La dynamique d'échange induite de cette façon m'intéresse beaucoup et m'encourage à me décentrer et à expérimenter. Actuellement, je prends part au collectif pluridisciplinaire "les rayons", espace de recherche créé en 2022 avec maud dallemagne (collagiste, sérigraphe et peintre en lettres) et kathleen vossen (poétesse, sculptrice et thérapeute). Entre poésie concrète, micro-édition et arts vivants, les rayons questionnent le commun et proposent des formes alternatives et ludiques de rencontres avec le public.
PARCOURS & PROJETS
alexia creusen
artiste visuelle, Liège (Belgique)
été 2025
hello[at]alexiacreusen.be